Malgré la mise en place d’une convention pour la prévention et la répression du crime de génocide en 1948 https://www.ohchr.org/FR/ProfessionalInterest/Pages/CrimeOfGenocide.aspx, le Rwanda a connu en 1994, un des pires génocides du 20ème siècle. Le constant de l’échec de la communauté internationale à faire respecter cette convention pousse les peuples concernés ainsi que les peuples interpelés par cette réalité à se pencher plus sérieusement et concrètement sur la question. C’est ainsi que le peuple rwandais, conscients d’innombrables conséquences occasionnées par le génocide de 1994, a pris et continue de prendre des initiatives, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, pour prévenir un autre génocide. Plusieurs résolutions en cette matière ont également été conclues par des organismes internationaux.
La justice
- Au niveau du pays, plusieurs procès ont eu lieu et ils ont conduits à des arrestations, des emprisonnements, des peines de mort, des dénonciations, de nouvelles révélations notamment au sujet du nombre de victimes mortes, de différentes procédures utilisées pour les exécuter, etc. Plusieurs vérités ont été dévoilées au grand jour.
- Le tribunal Gacaca, qui a duré 10 ans, a résolu un grand nombre de cas qui ne pouvaient pas tous être jugés dans la cour conventionnelle. http://gacaca.rw/ Il s’agit de procès faits par les membres d’un même village. C’est à eux qu’incombe la responsabilité de juger les criminels du même village. Même si Gacaca a permis de coincer plusieurs assassins, il n’a pas fait l’unanimité, puisque les gens craignaient pour leur sécurité s’ils accusaient leurs voisins.
- Le TPIR était basé à Arusha en Tanzanie et jugeait les criminels du génocide établis à l’extérieur du pays. Mis en place en 1994 et fermé en décembre 12015, ce tribunal a permis de juger les cas les plus médiatisés tel celui de Bagosora Théoneste. Pendant ses 21 ans d’existence, le TPIR a mis en accusation 93 personnes dont 61 ont été condamnées. Le MTPI, mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux, permettra de poursuivre les cas qui n’auront pas été traités par le TRIR à l’issue de son mandat.
- Certains autres pays possèdent le pouvoir de juger des criminels se trouvant sur leur territoire. C’est le cas notamment de la France qui a jugé Pascal Simbikangwa, (https://trialinternational.org/latest-post/pascal-simbikangwa/ ) de la Belgique et du Canada avec le procès de Désiré Munyaneza (https://competence-universelle.org/2015/08/21/laffaire-desire-munyaneza-competence-universelle-canada/) jugé pour crime de génocide et de Léon Mugesera pour le procès des médias de la haine https://trialinternational.org/latest-post/leon-mugesera/. http://unictr.irmct.org/
La prévention
Au-delà de la justice, les initiatives au niveau de la sensibilisation sont des moyens efficaces pour prévenir les génocides.
A Montréal, l’Association PAGE-RWANDA collabore avec des organismes qui militent contre les génocides. Ces partenariats permettent des échanges, des réflexions, des analyses concertées entre les ressortissants des pays qui ont vécu le génocide.
- AGAR, The Alliance for Genocide Awareness and Remembrance.
- Musée de l’Holocauste https://museeholocauste.ca/fr/
- Communauté arménienne, https://www.herodote.net/24_avril_1915-evenement-19150424.php
- Communauté cambodgienne.
- COHDS Centre de l’histoire orale et des récits numérisés http://storytelling.concordia.ca/
- Musée canadien pour les droits de l’homme. https://droitsdelapersonne.ca/
Par ailleurs, PAGE Rwanda organise à chaque année, depuis 1995, une série d’activités de commémoration : Conférences, expositions, conférences, ateliers d’information pour les jeunes, dialogues intergénérationnels, marches de la mémoire, messes, vigiles, etc.
Le négationnisme
Après chaque génocide, il y a une vague de négationnisme qui nait. Le génocide des Tutsis du Rwanda n’a pas échappé à cette réalité. Combattre ce mouvement est la responsabilité de tous et chacun. https://www.cairn.info/revue-revue-d-histoire-de-la-shoah-2009-1-page-285.htm
Les résolutions gouvernementales
Plusieurs résolutions et adoptions de lois ont été conclues autant pour reconnaître le génocide du Rwanda que pour juger ceux qui l’ont commis. Certaines résolutions sont prises par les organismes internationaux telle, d’autres par des États indépendants comme le Canada, et d’autres, prises par des provinces.
Quelques exemples :
- Adoption par le gouvernement du Canada d’une loi pour juger les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre. https://www.international.gc.ca/world-monde/international_relations-relations_internationales/icc-cpi/index.aspx?lang=fra
- Résolution de l’ONU pour le changement d’appellation du génocide contres les Tutsi du Rwanda. https://www.un.org/fr/preventgenocide/rwanda/day-of-reflection.shtml