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Chronologie de la persécution des Tutsi au Rwanda
Établissement d’un protectorat militaire allemand sur le Rwanda
La Belgique reçoit le Mandat de la Société des Nations sur les « Territoires du Ruanda-Urundi »
La mention ethnique est apposée sur les livrets d’identité par les Belges, visant à recenser les hommes adultes valides en vue de récolter l’impôt et d’appliquer le travail forcé.
Le Rwanda et le Burundi passent sous la Tutelle Belge, les Nations Unies prenant le relais de la SDN.
Publication du Manifeste des Bahutu, sous-titré « Note sur l’aspect social de la question raciale indigène », signé par une partie élite hutu. Ce texte recommande le maintien de la mention ethnique sur les cartes d’identité dans le but de démontrer la force démographique Hutu et prouver qu'ils sont majoritaires au Rwanda
«Joseph Gitera Habyarimana publia les « Dix commandements Hutu » dans son journal « Jwi rya Rubanda rugufi » ( La voix du Menu Peuple) du 27 septembre 1959. C’est le jour même du meeting de son parti APROSOMA à Astrida, au cours duquel ces dix commandements furent présentés au Public. Ils étaient donc pré- imprimés.
« Révolution sociale hutu » qui se traduit dans les faits par le massacre de plusieurs centaines de Tutsi. Les violences visent essentiellement les membres de l’administration, c'est-à-dire les chefs et les sous-chefs, mise en place par le colonisateur qui renverse alors son alliance initiale en encourageant désormais la « Révolution hutu ». Des dizaines de milliers de Tutsi prennent le chemin de l’exil dans les pays limitrophes.
La monarchie est abolie par “référendum”.
Le Rwanda accède à l’indépendance
Des incursions d’exilés tutsi (surnommés Inyenzi – cafards – en raison de leurs attaques nocturnes) depuis le sud du pays déclenchent une répression féroce contre les Tutsi de l’intérieur. Les massacres prennent une ampleur considérable à Gikongoro : entre 10 et 20% de la population tutsi de cette préfecture sont assassinés par des bandes armées de lances et de bâtons, sur ordre du préfet. Les violences s’étendent ensuite aux préfectures environnantes et font au total entre 10 000 et 14 000 victimes. Dans l’édition du journal Le Monde du 6 février 1964, le philosophe Bertrand Russel dénonce un « massacre d’hommes le plus horrible et le plus systématique auquel il a été donné d’assister depuis l’extermination des Juifs par les nazis en Europe. » Des dizaines de milliers de Tutsi grossissent les rangs des réfugiés.
Environ 20 000 Tutsis sont tués et 300 000 autres prennent le chemin de l'exil.
Des purges organisées par des « Comités de salut public » provoquent de nouvelles violences contre les Tutsi, chassés des écoles, de l’université, des séminaires et de la fonction publique. Des cases sont incendiées et environ 200 personnes assassinées.
Face aux fins de non-recevoir du pouvoir en place sur le droit au retour des réfugiés tutsi, ces derniers – et leurs descendants – fondent le Front patriotique rwandais (FPR). Ce mouvement se dote d’une branche armée, l’Armée patriotique rwandaise (APR). Il comprend par ailleurs des dissidents hutu au pouvoir en place à Kigali.
Le FPR lance sa première offensive dans l’Est du pays, rapidement jugulée par les Forces armées rwandaise (FAR), appuyées par les troupes zaïroise, belge et surtout françaises. En réaction, les autorités rwandaises jettent en prison plusieurs milliers de personnes, dont une majorité sont Tutsi, accusées de « complicité » avec l’ennemi ou appelées "ibyitso".
Le Journal « Kangura » publia dans son N˚ 6, de décembre 1990, les fameux dix commandements du Hutu Power, peu de gens réalisèrent que ce journal ne faisait que rééditer dix anciens commandements promulgués en 1959 par Joseph Habyarimana Gitera.
Les milices Interahamwe, mouvement de jeunes affidés au MRND (parti au pouvoir), sont créées. Ces milices sont rejointes dans leur combat contre l’« ennemi tutsi » par un parti raciste, la Coalition pour la Défense de la République (CDR).
Les Accords d’Arusha sont signés entre le pouvoir en place, les partis d’opposition et le FPR. Ils prévoient le partage du pouvoir et la fusion des armées.
Dans la soirée du 6 avril, l’avion du président Habyarimana est abattu. Les unités d’élite de l’armée rwandaise et les miliciens quadrillent Kigali et le lendemain commence le massacre systématique des Tutsis.
Le Conseil de Sécurité des Nations Unies réduit les effectifs de la force onusienne (MINUAR) présente au Rwanda qui passe de 2 500 à 270 hommes dont une majorité sont des civils
La France lance l’Opération Turquoise sous l’égide des Nations Unies. Alors que le génocide est consommé, les forces françaises forment un glacis dans l’Ouest du pays permettant aux cadres du gouvernement extrémiste de fuir vers le Zaïre face à l’avancée des troupes du FPR.
Le FPR remporte la bataille de Kigali.
Reconnaissance du génocide par l'ONU et mise en place à Arusha du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), chargé de juger les responsables.
On estime jusqu’à 1 million le nombre des victimes assassinées.